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L'AEE révèle que la pollution atmosphérique a coûté à l'Europe jusqu'à 169 milliards d'euros en 2009

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Press Release Publié 23/11/2011 Dernière modification 03/06/2016
La pollution atmosphérique générée par les 10 000 établissements polluants les plus grands d'Europe a coûté aux citoyens entre 102 et 169 milliards d'euros en 2009. C’est l’une des conclusions qui ressort d’un nouveau rapport de l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) sur les coûts du préjudice pour la santé et l'environnement induit par la pollution atmosphérique. La moitié du coût de ces dommages (entre 51 et 85 milliards d'euros) résulte de l’activité de 191 établissements seulement.

Notre analyse révèle le coût élevé de la pollution engendrée par les centrales électriques et autres grandes usines industrielles. Les coûts estimés sont calculés à partir des émissions déclarées par les établissements eux‑mêmes. En utilisant les outils existants employés par les décideurs politiques pour estimer le préjudice pour la santé et l’environnement, nous avons révélé certains des coûts dissimulés de la pollution. Nous ne pouvons nous permettre d’ignorer ces problèmes.

Pr Jacqueline McGlade, directeur exécutif de l’AEE

Le rapport intitulé «Revealing the costs of air pollution from industrial facilities in Europe» («Révéler les coûts de la pollution atmosphérique provenant d'établissements industriels en Europe») donne une liste des établissements les plus polluants.

«Notre analyse révèle le coût élevé de la pollution engendrée par les centrales électriques et autres grandes usines industrielles», déclare le Pr Jacqueline McGlade, directeur exécutif de l’AEE.

«Les coûts estimés sont calculés à partir des émissions déclarées par les établissements eux‑mêmes. En utilisant les outils existants employés par les décideurs politiques pour estimer le préjudice pour la santé et l’environnement, nous avons révélé certains des coûts dissimulés de la pollution. Nous ne pouvons nous permettre d’ignorer ces problèmes.», ajoute le Pr McGlade.

L’analyse couvre les établissements industriels tels que les grandes centrales électriques et les raffineries, mais aussi les combustions résultant des activités de fabrication, les processus industriels, les déchets et certaines activités agricoles. Les émissions des centrales électriques représentent la plus grande part des coûts (de l’ordre de 66 à 112 milliards d’euros). Les autres principales sources de coûts sont les processus de production (23 à 28 milliards d’euros) et les combustions résultant des activités de fabrication (8 à 21 milliards d’euros). L’analyse de l’AEE ne tient pas compte des transports, du secteur des ménages et de la plupart des activités agricoles, qui augmenteraient encore les coûts de la pollution.

Principales conclusions

  • En 2009, la pollution de l’air résultant des établissements pris en compte dans l’analyse de l’AEE a coûté environ 200 à 330  d’euros en moyenne à chaque citoyen européen.
  • Les pays comptant un nombre élevé de grands établissements, comme l’Allemagne, la Pologne, le Royaume-Uni, la France et l’Italie, sont ceux ayant contribué le plus au coût total de ces dommages. Cependant, si l’on pondère les coûts afin de refléter la productivité de l’économie de chaque pays, le classement change de manière significative. Les émissions de pays comme la Bulgarie, la Roumanie, l’Estonie, la Pologne et la République tchèque sont alors relativement plus importantes en ce qui concerne le coût des dommages.
  • La majorité des coûts de dommages est imputable à un petit nombre d’établissements. Les trois quarts des coûts totaux résultent des émissions de 622 établissements industriels seulement, soit 6 % du nombre total. Les établissements dont les émissions sont les plus coûteuses figurent en général parmi les plus grands d’Europe et rejettent la plus grande quantité de polluants.
  • Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) représentent la majeure partie de l’ensemble des coûts, à savoir environ 63 milliards d’euros en 2009. Les polluants atmosphériques qui contribuent aux pluies acides et peuvent provoquer des problèmes respiratoires, par exemple le dioxyde de soufre (SO2), l'ammoniac (NH3), les particules (PM10) et les oxydes d’azote (NOx), sont responsables de dommages à hauteur de 38 à 105 milliards d'euros par an.

 

Figure 1. Localisation des 191 établissements déclarant auprès de l’E-PRTR et responsables de 50 % des coûts des dommages estimés pour 2009

Facilities

Sum of damage costs = Somme des coûts des dommages

(Million Euro VOLY) = (en millions d’euros VAVP)

 

Calcul du coût économique des émissions

Le rapport se base sur des données publiques du Registre européen des rejets et des transferts de polluants (E-PRTR). L’analyse s'appuie sur des outils stratégiques et des méthodes existants, telles que les méthodes mises au point dans le cadre du programme «Clean Air for Europe» («Air pur pour l’Europe», CAFE). A partir des diverses méthodologies, une fourchette des coûts estimés résultant des rejets de polluants atmosphériques tels qu’ils ont été déclarés par près de 10 000 établissements auprès de l’E‑PRTR est calculée.

Les éléments pris en compte sont des polluants atmosphériques régionaux [NH3, NOx, PM10, SO2, composés organiques volatils non méthaniques (COVNM)], des métaux lourds (arsenic, cadmium, chrome, plomb, mercure et nickel), des micropolluants organiques [benzène, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), dioxines et furanes] et le CO2.

L’étude ne tient pas compte de certains effets sur la santé et l’environnement, comme les aspects liés à la santé et à la sécurité associés à une exposition professionnelle à des polluants atmosphériques. Concernant les polluants régionaux par exemple, le cadre de modélisation qui sous-tend l’évaluation devrait à l’avenir être élargi de manière à englober des facteurs tels que l’estimation des impacts écologiques et l’effet des pluies acides sur les bâtiments et monuments importants sur le plan culturel. Le rapport n’aborde pas les bénéfices reconnus attribuables aux établissements industriels, à savoir notamment la fabrication de produits, l’emploi et les recettes fiscales.

 

Figure 2. Fonction cumulative de répartition des 2 000 établissements déclarant auprès de l’E-PRTR et responsables des coûts de dommages les plus élevés

Externalites cumulatives

% of total damage costs = % du coût total des dommages

50% of total damage costs = 50 % du coût total

191 facilities = 191 établissements

75% of total damage costs = 75 % du coût total

622 facilities = 622 établissements

90% of total damage costs = 90 % du coût total

1 394 facilities = 1 394 établissements

Number of facilities = Nombre d’établissements

 

Contexte et note à l’intention de l’éditeur

Il convient de noter que le rapport n’évalue pas si les émissions des établissements déclarant auprès de l’E-PRTR respectent ou non les conditions légales relatives à leur exploitation.

L’AEE a récemment publié un certain nombre de documents traitant de divers aspects de la pollution atmosphérique en Europe. Il s’agit notamment des rapports suivants :

 

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