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Communiqué de presse

Document Dernière modification 06/02/2017
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Sous embargo jusqu’au 24 juin 1999. Les prévisions pour l’environnement en Europe. Premières projections environnementales pour l’Union Européenne Un scénario de type ‘affaires courantes’ indique le maintien, voire une augmentation, des pressions sur l’environnement dans l’UE.

L’Agence Européenne pour l’Environnement, basée à Copenhague, publie aujourd’hui son rapport sur l’état et les perspectives de l’environnement dans l’Union Européenne (UE): L’environnement dans l’Union Européenne à l’aube du XXIème siècle. Ce rapport fournit, pour la première fois, une évaluation de l’évolution de la qualité de l’environnement dans l’UE dans un futur proche, à l’horizon de 2010 1.

Principaux constats

En dépit de 25 ans de politique environnementale communautaire, efficace par elle-même, la qualité d’ensemble de l’environnement dans l’UE ne s’améliore pas de façon significative. Il y a bien eu des progrès réels dans certains domaines comme la qualité des rivières ou l’acidification, mais la situation s’aggrave dans d’autres, par exemple les déchets. Le présent rapport analyse cette situation et le développement « non-durable », présent et futur, de certains secteurs économiques tels que les transports, l’énergie, l’agriculture, le tourisme ou encore de la consommation des ménages. Ceci constitue le principal obstacle aux améliorations de l’environnement, même si l’on tient compte des politiques en place ou en préparation en 1997, telles qu’intégrées au scénario de base 2.

Si aucune action nouvelle n’est entreprise au-delà des seules politiques environnementales, l’environnement dans l’UE restera sous la pression d’une large gamme d’activités, la plupart desquelles sont en expansion. Parce qu’ils sont interconnectés, environnement et activités produiront des chocs en retour réciproques :

  • Croissance économique de l’UE: il faut noter quelques progrès en éco-efficacité: moins de pollution par unité de PIB. Mais la production et la consommation exigeront en général plus de ressources naturelles et généreront plus de pollution et de déchets; entre autres, l’accroissement de la production de déchets – qui était de 10% entre 1990 et 1996 – devrait se poursuivre. Cette tendance, qui s’oppose aux bénéfices des politiques environnementales, comme par exemple les Directives sur la qualité de l’air, est en cours et nécessite d’accélérer le processus, déjà engagé, d’intégration des considérations d’environnement dans toutes les politiques.
  • Malgré une meilleure efficacité de l’utilisation de l’énergie, la consommation énergétique de l’UE (1995-2010) va croître de 15%, ce en raison de plus de mobilité et de transport : croissance de 30% du transport en voitures particulières et de 50% du transport de marchandises. Ceci provoque en particulier une augmentation des émissions de dioxyde de carbone, le principal gaz à effet de serre, rendant la question des changements climatiques difficile à traiter. En particulier, l’engagement de l’UE pris à Kyoto de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 8% entre 1990 et 2008-2012 ne sera pas tenu avec les politiques actuelles: un accroissement de 6% est attendu. Dans ce contexte, la part de l’énergie renouvelable s’accroît –elle est aujourd’hui de 6%, mais très modestement: l’objectif de 12% en 2010 ne sera probablement pas atteint.
  • Le tourisme croît rapidement et de manière significative. Un accroissement de 50% des arrivées internationales dans l’UE est prévue pour la période 1996-2010, générant à son tour un accroissement des transports et de la demande d’énergie. Ce fait doit être considéré en relation avec l’expansion urbaine (appelée aussi ‘mitage urbain’) qui se traduit dans certains pays par un changement de l’utilisation des terres au rythme de 120 ha/jour. Cela crée une menace sérieuse pour les échanges zones urbaines-zones rurales et pour les zones sensibles telles que le littoral dont 85% sont déjà soumises à un risque élevé ou modéré du point de vue de diverses pressions.
  • La production totale de produits chimiques est sur une pente ascendante alors même que 75% des produits chimiques sur le marché en grande quantité ne font pas l’objet d’une étude de risques. Les émissions ou les rejets de certains métaux lourds, comme le cadmium et le cuivre, et de substances dangeureuses par l’industrie, le transport routier et l’agriculture, comme certains pesticides, vont croître. D’autres émissions, comme le plomb et les dioxines, devraient décroître.
  • Les progrès de l’intégration de l’environnement dans les politiques sectorielles sont réels mais lents. Les principaux progrès ont eu lieu dans l’industrie, où la gestion et les audits environnementaux sont de plus en plus courants; les études d’impact environnementales et les instruments économiques tels que les éco-taxes sont toujours utilisés sur une petite échelle. Il y a de grandes potentialités pour étendre les politiques et les instruments d’intégration aux autres secteurs.

Ce qui a été réalisé, dans quels secteurs et quelles sont les perspectives :

Évaluation des progrès au cours des 5-10 dernières années et tendances jusqu' à 2010 (2050 pour le changement climatique et les substances appauvrissant l'ozone). Les indications sur les pressions montrent comment évoluent certains facteurs qui créent les problèmes d’environnement, tels que les émissions de polluants ou l'utilisation des terres. Par effet, les informations sur l'état et les impacts indiquent la qualité changeante de l’environnement.

 

PRESSIONS Problèmes environnementaux ÉTAT ET IMPACTS
Présent Futur Présent Futur
en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling ugunstig udvikling Gaz à effet de serre et changement climatique ugunstig udvikling ugunstig udvikling
positiv udvikling en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling Appauvrissement de l'ozone stratosphérique ugunstig udvikling en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling
en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling ugunstig udvikling Substances dangereuses en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling ?
en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling Pollution atmosphérique transfrontière en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling
en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling Stress hydrique en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling
ugunstig udvikling ugunstig udvikling Dégradation des sols ugunstig udvikling ?
en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling ugunstig udvikling Déchets ugunstig udvikling ugunstig udvikling
ugunstig udvikling ugunstig udvikling Biodiversité en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling ?
en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling Santé Humaine ugunstig udvikling ?
en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling Zones urbaine en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling
ugunstig udvikling ugunstig udvikling Zones littoral et milieu marin ugunstig udvikling ?

 

positiv udvikling

développement positif

en vis positiv, men utilstrækkelig udvikling

développement positif mais insuffisant

ugunstig udvikling

développement défavorable

?

incertitude (analyse quantitative et/ou expertise disponibles partielles)
- aucune donnée quantitative disponible

En résumé, le tableau ci-dessus indique des réductions significatives des substances appauvrissant la couche d’ozone, une réduction des émissions qui concourent à l’acidification et des rejets de phosphore dans les rivières. Les progrès concernant les autres pressions sur l’environnement restent très insuffisants. Seules les émissions polluantes atmosphériques ont connu un découplage du PIB significatif depuis 1990. Par contraste, on constate un relativement faible découplage en ce qui concerne le dioxyde de carbone et les déchets. Les projections indiquent que ces tendances vont se poursuivre jusqu’en 2010, avec un accroissement des émissions dans des domaines qui s’avèrent actuellement difficiles à traiter : émissions de gaz à effet de serre, produits chimiques et déchets.

Les émissions polluantes ont diminué sensiblement dans les secteurs de l'énergie, du transport et les secteurs industriels, et moins dans l'agriculture. Par contre, l'utilisation d'énergie et le dioxyde de carbone ont continué à progresser, comme la production, dans le transport et l’agriculture. Un léger découplage est ici observé et il n'y a aucune indication de gains significatifs d'éco-efficacité dans ces deux secteurs critiques jusqu' à 2010.

Ces pressions sont la source de préoccupations équivalentes au sujet de l'état de l'environnement en 2010. En particulier, on s'attend à ce que les impacts du changement climatique et de la génération de déchets grandissent. Par contre, des développements positifs sont prévus pour, principalement: les impacts de la pollution atmosphérique transfrontière puisque les écosystèmes avec des niveaux de dépôts acides supérieurs à leurs charges critiques devraient tomber de 25% en 1990 à 7% en 2010; la pollution de l'eau du fait de nouvelles réductions des rejets de phosphore et de matières organiques; et la qualité d'air dans les villes pour laquelle l’amélioration déja observée devrait se poursuivre.

Il demeure, cependant, des incertitudes considérables. En raison du manque de données à l’échelle européenne dans certains secteurs tels que le sol, la biodiversité, ou les pesticides dans les eaux souterraines, ou des incertitudes quant aux futurs développements socio-économiques, il est en effet difficile d'évaluer clairement la direction dans laquelle nous nous dirigeons. Il est particulièrement difficile d'analyser les perspectives de questions émergeantes importantes, auxquelles le public est de plus en plus sensible, telles que les impacts sur la santé humaine. Dans ce domaine, sont principalement en cause la pollution de l’air – en milieu urbain, on estime entre 40 000 et 150 000 les décès supplémentaires d'adultes par des maladies respiratoires imputables aux micro-polluants particulaires– ainsi que les produits chimiques (tels que la dioxine) et les OGM dans la nourriture.

Cependant, on perçoit dans plusieurs pays des signaux positifs encore faibles mais en croissance rapide: davantage d’utilisation du vélo pour les déplacements dans plusieurs villes; zones ou municipalités déclarées « sans pesticides »; croissance significative de l’agriculture biologique; nombreuses entreprises intégrant la notion de durabilité comme démarche réaliste et profitable et beaucoup de villes élaborant leurs propres Agenda 21 locaux.

Le rapport illustre par ailleurs les défis et les opportunités de l’élargissement de l’UE. Certains pays candidats à l’adhésion ont des activités économiques plus durables du point de vue de l’environnement ainsi que des habitats naturels étendus. Cependant, dans la transition vers l'adhésion à l'UE, il y a un danger que leur environnement souffre s' ils suivent le même chemin de développement que l'UE15. Quand la convergence avec l’UE actuelle implique la croissance économique accélérée des pays en voie d'accession, ceux-ci devront faire face au défi de ne pas répéter les deux décennies de négligence environnementale qu’a connues l’Europe de l'Ouest – négligence qui par la suite, dans les années 70, a conduit à un programme d'urgence de mesures réparatrices au niveau européen et national.

Comme l’a déclaré le Directeur de l’AEE, Domingo Jiménez-Beltrán, lors de la présentation du rapport au Conseil Environnement de l’UE du 24 juin 1999 : « La situation de l’environnement dans l’UE et les progrés vers un développement durable sont insatisfaisants. Cela peut même se détériorer avant que nous n’obtenions les conditions nécessaires à une amélioration de cette situation. Toutefois, un changement peut être observé. Tout d’abord, il existe quelques signes encourageants, mais cependant limités, par exemple croissance de l’énergie éolienne. Par ailleurs, des conditions objectives sont en place: le Traité d’Amsterdam qui institue le développement durable comme objectif, le processus d’intégration arrêté par le Conseil de Cardiff qui ouvre la route pour le Conseil d’Helsinki en fin d’année. Enfin, il y a des opportunités de faire des avancées significatives, comme la mise en oeuvre du Protocole de Kyoto sur le changement climatique, l’Agenda 2000 ou l’élargissement de l’UE. Saisissons-les.»

Pour plus d'information, contacter :
Ronan Uhel, chef de projet Rapports sur l'environnement à l’AEE (tél. : +45. 33 36 71 30)

1 Le rapport L’environnement dans l’Union Européenne à l’aube du XXIème siècle concerne en premier lieu les 15 états membres de l’UE. Traitant des questions liées à l’élargissement de l’UE, le rapport couvre également les 11 pays candidats à l'adhésion (Bulgarie, République tchèque, Estonie, Lettonie, Lituanie, Hongrie, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie et Chypre). Les pays de l'AELE (Association européenne de libre-échange) (Islande, Liechtenstein, Norvège, Suisse) ne sont traités que succinctement. Ce rapport décrit et mesure, en fonction des données disponibles, la situation des années les plus récentes et évalue les tendances futures. Il analyse les progrès réalisés et susceptibles de l'être vis-à-vis des objectifs politiques communautaires et internationaux, en tenant compte des pressions prévisibles, résultant notamment des développements économiques. Son objectif est de fournir des informations pertinentes à tous les responsables de l'élaboration et de la mise en œuvre des politiques environnementales et des autres politiques susceptibles d'influencer ces dernières.

2 Le rapport se réfère à un scénario de base (fondé sur les scénarios socio-économiques courants de l’OCDE et de la Commission Européenne) selon lequel une croissance économique de 45% est attendue entre 1990 et 2010 et une croissance de la consommation finale de 50% entre 1995 et 2010.

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